Erasmus + hors Europe est ouvert depuis 2015 aux pays hors U.E. parmi lesquels figure notamment un pays des Balkans : la Serbie. C’est à cette date qu’elle devient partenaire d’un programme dont le but est de renforcer des coopérations préexistantes entre les Universités des Balkans et la France.
Le projet consiste à soutenir l’enseignement du français, une action stratégique en Serbie. L’Université de Poitiers a d’ailleurs créé une bourse d’excellence pour ces Universités. On espère que d’ici quelques années, la Serbie pourra bénéficier du programme « classique ».
3 accords de mobilité Erasmus+ ont été signés entre l’Université de Poitiers et les Universités serbes de Belgrade, Novi Sad et Niš dans le cadre du programme et les mobilités d’étudiants et d’enseignants ont pour la plupart commencé en 2016.
Sanja Boskovic, coordinatrice du Centre Européen d’Etudes Slaves (CEES) et membre du groupe de recherche MIMMOC(*) est très impliquée dans les projets des Balkans occidentaux. Elle travaille sur un projet qui renforce la francophonie.
7 étudiantes serbes venant de 2 des Universités partenaires sont heureuses de parler de leur expérience de mobilité Erasmus+. Milica, Alkesandra, Miljana, Marina, Anđela, (Université de Belgrade) et Stefana et Andrijana (Université de Niš) sont de brillantes étudiantes en langue, littérature et culture française, passionnées par la langue et la culture françaises.
De toute évidence, nos étudiantes serbes allaient s’entretenir en français. How else could it be ? Leur maîtrise de la langue est impressionnante. Selon Sanja Boskovic, ces excellentes étudiantes deviendront de « futures ambassadrices de la francophonie». Elles suivent des cours de sciences du langage, didactique, ‘Langues, Traduction et Médiation Interculturelle’ (LTMI) de Licence et Master, Français Langue Etrangère (FLE), … Elles ont d’ailleurs toutes choisi de rester une année complète et sont toutes enchantées déjà de cette expérience.
Miljana qui parle aussi au nom de ses camarades, a fait ce choix pour être sensibilisée à un autre système d’enseignement, pour apprendre mieux encore la langue, pour découvrir de nouveaux horizons et de nouveaux savoirs académiques, mais aussi pour rencontrer d’autres cultures, la culture française bien sûr mais aussi des cultures du monde entier : durant ces premiers mois, elles auront partagé de bons moments avec des anglais, allemands, espagnols, français et algériens. La raison principale est selon elle, d’«élargir son esprit » !
Aleksandra nous confie qu’elle veut plus tard enseigner le français en Serbie et que cet échange Erasmus est une excellente occasion de perfectionner son niveau de français. Elle voit l’utilité de ces échanges Erasmus+ car elle découvre la culture française. Or enseigner la langue, c’est aussi enseigner la culture !
La sensibilisation à la culture française n’est pas nouvelle pour ces étudiantes Erasmus+, à l’exemple de Milica qui avait effectué un stage à l’Institut Français de Belgrade. Aujourd’hui, elle a un projet très clair et s’intéresse de près à l’expansion de la culture et de la francophonie. C’est pourquoi elle a choisi d’être en M2 « Cultures en dialogue ». Andrijana, quant à elle, est déjà venue en France lors du campus d’été 2016 « Francophonies et itinéraires slaves ».
Elle aime beaucoup la France, la culture française et se réjouit de vivre cette expérience. Stefana, elle, était venue en échange au lycée…Elle avait entendu parler d’Erasmus+ par des amis et a très vite été convaincue du bienfait de cette expérience.
La principale difficulté a été le délai très court pour constituer leur dossier, choisir leurs cours en rédigeant leur Learning Agreement, sans toujours en connaitre le contenu précis…
Marina et Anđela nous expliquent qu’elles n’avaient pas trop confiance en elles au début notamment pour les démarches administratives et malgré leur maîtrise de la langue française. Puis très vite, en s’entraidant avec leurs amies serbes et en se tournant aussi vers d’autres étudiants étrangers qui avaient naturellement rencontré des difficultés similaires, tout est rentré dans l’ordre. Miljana reconnaît l’effet positif de vivre sur le campus pour partager ses questionnements.
Milica se souvient aussi que la Direction des Relations Internationales à la Présidence de l’Université et les professeurs les ont accueillies de manière chaleureuse et professionnelle.
Lorsqu’on leur demande ce qu’elles diraient à des étudiants souhaitant partir en mobilité Erasmus, Stefana répond du tac au tac : « Oui, bien sûr ! Il faut profiter de cette expérience, aller en France ou ailleurs, Erasmus+, c’est très bien car cela permet de connaître des Universités prestigieuses et bien sûr c’est aussi l’occasion de rencontrer des gens très différents de nous, c’est enrichissant ! »
Pour Marina, cette expérience lui a permis de confronter sa vision forgée par un imaginaire slave montrant une France romantique et une vision plus moderne, différente…
Des retours donc plus que positifs sur cette mobilité Erasmus+… Milica concluera en nous confiant à nouveau son projet bien ancré : Une volonté de participer à la création de coopération interculturelle et d’améliorer en Serbie ces réseaux de « culture en dialogue »… Cela a définitivement enrichi son expérience.
(*) MIMMOC : (Mémoires, Identités, Marginalités dans le Monde Occidental Contemporain)