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Il y a 20 ans, Jean-Jacques Colin, souffleur de verre, quittait le monde industriel pour rejoindre le CNRS à l’Université de Poitiers. Responsable du service soufflage de verre du pôle ingénierie de l’Institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers (IC2MP), il manie toujours le chalumeau pour transformer le verre ou le quartz. Dans son atelier, contrairement aux entreprises dans lesquelles il travaillait avant, la loi des séries n’a pas de prise. « Chaque pièce que nous fabriquons est unique, un réacteur ne sert généralement qu’à une seule expérience. »
Réalisés à la demande des chercheurs, ses prototypes mesurent de quelques millimètres à une quinzaine de centimètres. « Nous pouvons faire beaucoup de choses mais restons contraints par le prix de certains matériaux, et par des pièces qui, comme les vannes, n’existent pas dans n’importe quel format. Nous étudions donc avec les chercheurs ce qui est faisable sans perdre de vue leurs objectifs. » Ingénieur d’études et responsable du soufflage de verre, Jean-Jacques Colin fait le lien avec les mécaniciens chargés d’adapter des pièces métalliques, plastiques, électriques qui relieront tous les appareils en une installation opérationnelle.
Conception en 3D
Cette étroite collaboration entre concepteurs et créateurs permet de gagner en efficacité. Souvent impliqués en cours de conception, Jean-Jacques et ses collègues participent à la réalisation de pièces en 3D (DAO) avant d’attaquer la fabrication. Ils n’ont besoin que de quelques heures pour remplacer une pièce défectueuse ou en refondre une pour la modifier. La manipulation expérimentale se poursuit quasiment sans contretemps. « Il y a des financeurs industriels derrière la recherche appliquée qui attendent évidemment des résultats dans des délais imposés », rappelle Jean-Jacques Colin.
Confidentiel, le métier de souffleur en verrerie scientifique ne compte que peu de spécialistes. « Dans la fonction publique, nous ne sommes même pas une centaine », évalue Jean-Jacques. A côté de son travail à l’atelier, il consacre encore du temps à promouvoir son métier au sein de l’Association Française des souffleurs de verre du CNRS, des Universités et de la Fonction Publique dont il est récemment devenu le président. « Nous échangeons des techniques et militons pour que des formations adaptées aux besoins de la recherche publique soient dispensées. Notre métier est passionnant, il mérite de susciter des vocations. »
Jean-Jacques COLIN
Ingénieur d’études CNRS
Institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers (IC2MP) ; UMR Université de Poitiers-CNRS