Le 4 février 2020, une soixantaine de lycéens vivait l’expérience de l’Université, dans le cadre du Campus Sonore Groenland Manhattan (concert-BD tiré de la BD éponyme de Chloé Cruchaudet).

Le service culture de l’université de Poitiers est allé, dès novembre 2019, à la rencontre de lycéens de Victor hugo, pour leur proposer le projet GROENLAND MANHATTAN.

Un dialogue s’est alors noué entre enseignants du secondaire, étudiant.es du Master Livres et Médiations et service culture de l’Université de Poitiers, afin de donner un avant-goût de la vie étudiante, comme promesse d’aventures et de curiosités à cultiver.

D’abord, les lycéen.ne.s de la classe de français et de la spécialité Lettres Humanités Philosophie se sont vus présenter le fonctionnement de l’Université, tous les chemins de la vie étudiante, et la riche offre culturelle qu’elle propose, pour et avec la communauté universitaire (festivals, Carte Culture, ateliers de pratique artistique, résidences de création, dispositif Impulsion…)

Décloisonner les jeunes esprits : quand les arts s'en mêlent

Ils ont été ensuite invité.e.s à découvrir la bande dessinée Groënland Manhattan de Chloé Cruchaudet (Prix René Goscinny 2008).

Groenland, 1897. L’explorateur américain Robert Peary s’apprête à retourner à New York. Déçu de ne ramener que quelques débris de météorites, il décide de ramener des souvenirs vivants : de vrais “sauvages” polaires, en chair et en os, le jeune garçon Minik et sa famille dont on suit l’arrivée à Manhattan.

Un récit poignant, intime, d’une époque coloniale qui fait écho bien sûr à des dérives contemporaines.

Migrations internationales, appropriation culturelle, effroi dans la découverte de l’Autre, mais aussi codes graphiques, pratiques de lecture, considération individuelle du genre Bande Dessinée… il s’agissait d’échanger sur le vécu de la lecture, en navigant entre ces deux niveaux : intellectualiser tout en prenant soin de ses émotions.

Pour aborder cette fois la question de l’adaptation, les lycéens se sont alors essayé au dur exercice de la transcription écrite d’une image, en acceptant de prendre une liberté. Alors, il faut faire confiance à ses échos intérieurs, à l’absence parfois de dialogues entre les personnages auxquels se raccrocher.

Retrouvez quelques écrits ici : (à venir)

Restant sur l’adaptation, il s’agissait bien sûr aussi de les préparer à vivre l’expérience du concert-BD prévu le 4 février prochain, dans le cadre du partenariat entre les rencontres Bruits de Langues et Campus Sonore. La littérature se lit en roman, la musique s’écoute et se danse, le cinéma se regarde, oui, mais alors, attendez voir…

Le 4 février 2020, c'est pour beaucoup un premier pas sur un campus universitaire

Après une visite guidée de la Maison des Étudiant.e.s et de tout ce qui la peuple ou la traverse, les lycéen.ne.s ont filé en Lettres et Langues pour rencontrer dans l’amphithéâtre Agnès Varda les musiciens Sébastien Tron et Stéphane Milleret qui ont pensé le concert-BD qui se prépare.

Dans une discussion triangulaire avec les deux étudiantes du Master LIvres et Médiations (qui ont joué les médiatrices lors des interventions en classe fin 2019), il était question des contours de l’adaptation musicale d’une oeuvre imprimée, des sacrifices et des trésors d’imagination qu’un tel parti pris implique, en concertation avec l’autrice de la BD originale.

De retour à la MDE, ils ont pu discuter librement avec Jocelyne Ollivier-Henry, nantaise d’origine qui a vécu 25 ans à Siorapaluk, le village le plus septentrional du Groenland, et assister à la projection du documentaire qu’elle a réalisé sur la vie quotidienne des Inuits de Siorapaluk.
Fascination et émotion étaient au rendez-vous…

Vient la découverte de l’instrumentarium du concert, pour ces élèves qui sont pour une part d’entre eux/elles inscrit.e.s à l’option musique du lycée. Démonstration et historique des instruments (certains assez rares par ici, voire inventés par les musiciens eux-mêmes!) laissent place à l’improvisation !

20h30, il est l’heure de délivrer toutes les Cartes Culture car la quasi totalité des lycéen.ne.s n’avaient pas connaissance de ce dispositif d’ampleur qui est proposé à Poitiers aux jeunes de 16 à 26 ans, et d’entrer dans la salle de spectacle pour assister enfin à cette mise en scène magnifiée de planches de BD qu’ils ont tant vues en classe.

Le concert est fini, mais le projet continue pour une des deux classes. Les jours suivants, des lycéen.ne.s se sont frottés à l’écriture journalistique d’un article retraçant tout le projet, ou du moins le condensé de découvertes et émotions propre à chacun.e.

Voir les 10 articles (à venir)

Accueillir ces étudiant.es de demain

Ces écrits sont alors une trace des apports, voulus et même insoupçonnés, d’un projet mené en coopération entre lycée et Université : immersion dans le campus (circulation entre les bâtiments, attente devant l’amphithéâtre, rires à la cafétéria… mais aussi participation à un festival universitaire, découverte de services et de dispositifs culturels).

Un dialogue devenu essentiel pour veiller au meilleur accueil possible de ces (peut-être) étudiant.e.s de demain…


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