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Un corps en mouvement est un espace en transition et tension énergétique. D’où ici une perspective transmédiale reliant philosophie, littérature, linguistique, arts plastiques et scéniques, cinéma, musique, sur le rapport vitesse/tempo et temps/durée ; la dialectique différence/répétition, tension/relâchement, pulsation/déséquilibre ; la relation entre corps en performance et public, par des sensations, émotions, pensées, actions, rythmées ou non. D’où Rythmes en corps.
Chaque exposé et moment de réflexion commencera par une mise en attention par le mouvement proposée par la danseuse et chorégraphe Claire Filmon, accompagnée du musicien Alexis Dombrowsky. Ces interventions simples visent à établir un équilibre fin entre le somatique profond et l’écoute intellectuelle : une présence consciente au corps favorise en effet une écoute plus disponible et juste, qui suivra l’inspire et l’expire constituant la respiration.
L’ensemble de la rencontre bénéficie d’une interprétation en langue des signes française.
Report journée d’études programmée pendant le festival A Corps – Poétique et politique des corps en mouvement 3, avec le soutien de la MSHS axe de recherche 3 Les Frontières du corps, et du laboratoire FoReLLIS, EA 3816.
13h45 Présentation et mise en attention par le mouvement proposée par Claire Filmon et Alexis Dombrowsky
Intervenant : Pierre Sauvanet (Université Bordeaux Montaigne)
On croit souvent que le rythme s’origine directement dans le corps. C’est apparemment l’évidence même : nous respirons, donc il y a un rythme du souffle ; nous marchons, donc il y a un rythme des pieds ; nous jouons, donc il y a un rythme des mains ; nous dansons, donc il y a un rythme du corps tout entier. Or plusieurs éléments devraient nous y faire réfléchir à deux fois : ainsi, l’idée que l’étymologie grecque du mot rhuthmos ne nous oriente pas nécessairement vers une dimension strictement corporelle ; ou bien encore, le fait que de nombreuses créations artistiques (en musique ou en danse, mais aussi dans d’autres arts) semblent travailler culturellement avec des rythmes naturellement impossibles. Autant d’hypothèses philosophiques qui permettent de penser le rythme à la fois avec et contre le corps.
14h35 Échange avec le public et mise en attention par le mouvement proposée par Claire Filmon et Alexis Dombrowsky
Intervenante : Marion Blondel (Université Paris 8 / CNRS)
Les langues des signes sont des langues naturelles qui disposent, comme de nombreuses langues sans écriture, d’une longue tradition littéraire ‘de performance’. Les travaux qui se sont intéressés à ces ‘littératures Sourdes’ ont souvent mis l’accent sur la dimension imagée, liée intrinsèquement à la dimension visuo-gestuelle de ces langues. Nous proposons de déplacer l’attention vers leurs dimensions rythmiques, qui offrent une grille de lecture intéressante entre les modalités sonore et gestuelle. Nous regarderons en particulier le registre poétique, qui souligne l’exploration des effets du rythme, pour le corps de celle ou celui qui signe, pour le corps de la personne qui reçoit la performance, pour les corps des interprètes au sens de performeurs et performeuses, ou de traductrices et traducteurs, ainsi que pour les corps de ‘chœurs en signes’.
15h25 Echange avec le public et mise en attention par le mouvement proposée par Claire Filmon et Alexis Dombrowsky
Intervenant.e.s : Stéphane Bikialo, Julien Rault, Stéphanie Gobet Jacob (université de Poitiers)
De la littérature qui s’écoute avec les yeux, lorsque c’est le corps (mains, regard, mimique faciale, espace) comme poème qui est donné à voir à la littérature comme lieu de signes, où le corps des mots ou des signes de ponctuation (la matérialité graphique et sonore) s’interpose dans le trajet du sens, cette table-ronde envisagera la manière dont la langue prend en charge le corps et son rythme en opérant un trajet dans les œuvres littéraires, des chorégraphies poétiques en LSF aux œuvres de Bernard Noël (Le Lieu des signes, La Peau et les mots), en passant par les blancs et les points de latence chez Sade, Bataille, Mirbeau et Céline.
17h00 Mise en attention par le mouvement proposée par Claire Filmon et Alexis Dombrowsky
Intervenante : Anne-Cécile Guilbard (université de Poitiers)
Avec l’invention de la chronophotographie de la fin du XIXe siècle, et l’étude du mouvement par le physiologiste Etienne-Jules Marey, la photographie a séquencé le mouvement, découpant une à une, artificiellement, des stases fugaces imperceptibles dans la locomotion humaine ou animale. Ainsi la photo fonctionne-t-elle par découpe, suspens, arrêt : en somme par tout l’inverse de ce qu’est un mouvement. C’est dans d’autres sortes d’images que le corps dans son espace peut trouver une mobilité en photo : en faisant en sorte que suspendre ne soit pas seulement couper dans la réalité, mais animer dans la composition. Il y a ainsi des images dynamiques de corps immobiles, et des photos de mouvements qui n’eurent jamais lieu. On tentera de montrer ce qui se passe quand l’art de la photographie rencontre le vivant, sur scène ou dans la rue : des chorégraphies aux émeutes.
Intervenant : Michel Briand
Mise en attention par le mouvement proposée par Claire Filmon et Alexis Dombrowsky
Depuis 2015, la chorégraphe Nadia Vadori-Gauthier danse chaque jour avec la ville, les gens, les matériaux, les environnements. Ses danses parfois traversées d’échos de la violence de l’actualité, distillent une douceur infinitésimale dans les espaces du quotidien. Ce geste poétique et engagé déplace le regard, invitant à rêver autrement le monde.
En raison de la situation exceptionnelle liée à l’épidémie de covid-19 les rencontres se font virtuellement.