Inauguré le 28 juin dernier, le nouveau laboratoire commun Imagerie Métabolique Multi-Noyaux Multi-Organes, I3M, est la fédération de chercheurs issus de deux équipes de recherche Université de Poitiers-CNRS, et de l’industriel SIEMENS Healthineers SA. Ses axes de recherche : Modélisation mathématique et Intelligence Artificielle pour le traitement et l’analyse automatique des images multi-modalités, multivariées, pour l’aide au diagnostic et au suivi thérapeutique dans les pathologies du cerveau, du cœur et du rein. Il sera le premier en France à exploiter les données d'une IRM haut champ 7 Tesla.

Imagerie du métabolisme multi-organe

I3M est le regroupement de deux équipes de recherche Université de Poitiers-CNRS, l’une en mathématiques et imagerie, LMA-DACTIM, et l’autre en traitement d’images et intelligence artificielle, XLIM-ICONES, et la société SIEMENS. « C’est une première en France, précise le professeur Rémy Guillevin, directeur de LMA-DACTIM et co-dirigeant du I3M. Jusqu’à aujourd’hui l’Institut national des sciences mathématiques et informatiques (INSMI) du CNRS ne s’était jamais associé avec un industriel pour former un laboratoire commun. Réciproquement SIEMENS ne s’était encore jamais engagé avec un laboratoire de recherche dans une telle structuration ». « Nous officialisons un nouvel instrument de recherche qui aura une force d’attractivité importante pour nos laboratoires et pour le territoire. » ajoute Christine Fernandez-Maloigne, directrice de la fédération de recherche MIRES et co-dirigeante de I3M*.

 Une dynamique autour de la recherche en imagerie

Tout commence il y a 7 ans avec le rapprochement de l’équipe émergente de recherche en imagerie du CHU de Poitiers de Rémy Guillevin et des membres du LMA  et de XLIM, des équipes qui collaboraient déjà ensemble au sein de la fédération de recherche régionale labellisée par le CNRS -en mathématique, Informatique, et imagerie- MIRES. « Cette collaboration est née de ses besoins en modélisation mathématique, en traitement du signal et de l’image avec l’extraction des informations cliniques pertinentes, souligne Christine Fernandez-Maloigne. Ce travail en commun au sein de la fédération de recherche a véritablement créé une dynamique autour de la recherche en imagerie qui a séduit SIEMENS avec lequel nous travaillons depuis plusieurs années. Différents projets ont ainsi vu le jour autour des tumeurs cérébrales, des AVC, des addictions ou encore concernant les maladies inflammatoires du système nerveux en lien avec l’hôpital des Quinze-Vingt de Paris. »

 Seul IRM 7 Telsa de France à usage recherche et clinique

Avec ce laboratoire commun l’ambition est d’aller plus loin notamment grâce à l’acquisition par le CHU d’une IRM 7 tesla de SIEMENS. « Cette IRM va nous ouvrir des opportunités énormes. L’IRM 7 Tesla donne accès à une imagerie non seulement anatomique et fonctionnelle, mais aussi moléculaire et métabolique, d’une très haute résolution. Elle permet de mesurer la structure et la fonction des organes de façon inégalée. Cet équipement à ultra haut champ sera le premier en France à avoir un usage à la fois recherche et clinique, permettant ainsi une recherche translationnelle, pour le bénéfice direct des patients. Via le laboratoire commun, SIEMENS a trouvé à Poitiers un écrin de recherche totalement adapté à sa machine. » La participation de l’industriel à I3M s’élèvera 1,6 M€ sur quatre ans pour le cofinancement de contrats de recherche.

 Biopsie virtuelle et médecine prédictive

A l’aide de cet équipement, le laboratoire commun a pour objectif de mettre en œuvre des techniques innovantes d’Intelligence Artificielle pour le traitement et l’analyse automatique des images multivariées dans une logique d’aide au diagnostic et de suivi thérapeutique des pathologies du cerveau, du cœur ou encore du rein. « Tout l’enjeu de la recherche confortée par l’IRM 7 Tesla sera de dégager des profils métaboliques, paramétriques qui, intégrés à des modèles mathématiques, servent à comprendre le fonctionnement des organes pour permettre l’analyse sans faire de biopsie, poursuit Rémy Guillevin. Nous sommes sur le champ du développement de la biopsie virtuelle et de la médecine prédictive. C’est un défi extraordinaire. Aidé par des outils d’intelligence artificielle, l’appareil apportera, sans caractère intrusif, une vision de l’organe en entier et favorisera le monitoring thérapeutique. »

 Le pari de l’attractivité

Avec I3M, les institutions parties prenantes font le pari de l’attractivité du territoire. Et d’ores et déjà les effets se font ressentir : « En effet, trois chercheurs, dont le professeur Luc Pellerin de l’Université de Lausanne, ont fait le choix de venir à Poitiers dans l’idée de se positionner autour de ce projet. Poitiers est aujourd’hui véritablement sous les regards des chercheurs français et internationaux dans le domaine de l’imagerie médicale. Avec ce laboratoire commun, nous confortons notre longueur d’avance », conclut Rémy Guillevin.

*la direction d’I3M est collégiale, les co-dirigeants sont Christine Fernandez-Maloigne, Rémy Guillevin et Matthieu Lepetit-Coiffe représentant de SIEMENS Healthcare SAS.

 

I3M a été inauguré le 28 juin dernier par Yves Jean, Président de l’université de Poitiers, Pascal Auscher, directeur de l’Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions du CNRS, Hassan Safer-Tebbi, Président de SIEMENS Healthineers France et Jean-Pierre Dewitte, Directeur général du CHU de Poitiers.

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