Excalibur, Durendal ou Joyeuse, ces noms évoquent spontanément un riche imaginaire médiéval. Attri - buer un nom propre à l’épée est une invention du Moyen Âge, significative de la personnalité de cet arte - fact exceptionnel, nullement inanimé. En symbiose avec son porteur, qui n’hésite pas à lui parler comme à une compagne, elle ne donne pas seulement la mort, elle vit, dégage de la lumière, est dotée d’une voix. Invincible, elle peut aussi se briser entre les mains d’un félon ou d’un couard. Un forgeron aux pouvoirs mythiques en est le créateur. Seul le chevalier aristocratique la reçoit au cours de l’adoubement… ou des mains d’une fée. Symbole du pouvoir du roi et de ses auxiliaires de la noblesse, elle est au cœur de la théorie des deux glaives, une profonde réflexion politique séparant le religieux du séculier dans la gouvernance de la société. Martin Aurell éclaire l’histoire de cet objet fascinant à la fois destiné à l’usage de la force, porteur de nombreux pou - voirs et paré de l’attrait du merveilleux.

Martin Aurell (CESCM)

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