Le concept de Pint of Science est inventé en 2012 par deux chercheurs londoniens. En ouvrant les portes de leur laboratoire au grand public, ils découvrent un public curieux et fasciné par les sciences. Ils se demandent alors comment renouveler l’expérience et décident de sortir la science et les scientifiques de leurs labos pour s’installer dans les pubs ! C’est la naissance de Pint of Science !

La première édition a eu lieu en Angleterre dans 3 villes en 2013 puis le concept a été importé en France en 2014 par Elodie Chabrol https://pintofscience.fr. L’association, à but non lucratif, s’est développée de manière spectaculaire au cours des dernières années : la dernière édition du festival, en mai 2019, a eu lieu dans 53 villes de France, et a rassemblé 14 000 participants ! Le festival Pint of Science s’est installé à Poitiers en 2018 grâce à Adélie Salin une ancienne doctorante de l’université de Poitiers.

Grace Akrong et Jennifer Tardiveau sont doctorantes en dernière année de thèse de microbiologie et pharmacologie au sein du laboratoire INSERM U1070. Grace étudie l’effet de la concentration d’une bactérie   résistante à plusieurs antibiotiques sur l’efficacité d’un vieil antibiotique utilisé en dernier recours pour traiter les infections pulmonaires. Jennifer étudie les mécanismes responsables du passage de résidus d’antibiotiques dans le lait après traitement des animaux de production. Toutes deux animent l’équipe de Pint of Science France à Poitiers et travaillent à l’édition 2021 de l’événement qui aura lieu du 17 au 19 mai 2021… en distanciel.

Quel est le programme de cette édition 2021 ?

Au vu des circonstances, Pint of science (France) a décidé de passer en ligne toutes les rencontres prévues et a réparti les heures d’intervention entre les différentes villes à raison d’une heure par ville.

Les chercheurs et chercheuses de Poitiers présenteront donc leur sujet de recherche le mercredi 19 mai de 18 h 30 à 19 h 30 en direct sur la chaîne Youtube (on peut retrouver tous les sujets poitevins de Pint of Science sur https://www.pintofscience.fr/event/poitiers ). Au cours de cette heure, 3 thématiques seront abordées :

  • « De l’atome aux galaxies », présentée par la Professeure Alessandra SARTI, Directrice du Laboratoire de Mathématiques et Applications (LMA).
  • « Planète Terre », présentée par le Professeur Thierry Bergès, bénévole actif à la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et enseignant chercheur au laboratoire Signalisation et Transport Ionique Membranaire (STIM).
  • « De l’homme aux civilisations », présentée par Carolyn Fontagnol, doctorante au laboratoire Formes et Représentations en Linguistique et Littérature (FoReLLIS).

Après chaque intervention, les spectateurs pourront interagir par tchat avec les chercheurs et chercheuses et garder ainsi la convivialité qui caractérise Pint of Science.

Les sujets sont très variés. Est-ce délibéré ? Et sont-ils vraiment tous accessibles ?

L’esprit de Pint of Science c’est de donner accès au plus grand nombre à la recherche scientifique dans toute sa diversité et sa richesse. Le comité poitevin compte des membres doctorants venant de chimie, de linguistique, de psycho, de neurobiologie, de droit, de pharmacie, d’économie et un technicien de laboratoire. Nous nous appuyons sur l’association génération bio-santé (AGBS) et les écoles doctorales, toutes disciplines confondues, pour nous réunir, être curieux et discuter de la recherche dans un environnement détendu en dehors des laboratoires ou des salles de conférence intimidantes.

S’il est une chose que la période que nous traversons nous apprend, c’est qu’il faut encourager un monde où chacun et chacune peut s’initier à la rigueur et au raisonnement scientifique, se former au questionnement scientifique, et s’impliquer en apprenant : nos intervenants vont vulgariser pour donner confiance aux auditeurs et se rendre accessibles à tous les publics.

Vous êtes en dernière année de thèse : en quoi votre travail de coordinatrices consiste-t-il et en quoi fait-il sens pour vous ?

Pour la ville de Poitiers, nous avons recruté les bénévoles, chapeauté leur travail, mais aussi recherché des financements, des subventions (de l’Université de Poitiers, la CVEC et Grand Poitiers, de la COMUE Léonard de Vinci…) et assuré l’interface entre les bénévoles et l’organisation nationale. C’est le quotidien des chercheuses et des chercheurs ! Nous sommes heureuses d’avoir également pu bénéficier du concours d’associations comme la LPO. Nous en profitons par ailleurs à remercier tous nos bénévoles, intervenants et partenaires sans qui ce festival n’aurait pas pu avoir lieu.

Par ailleurs, nous avons également innové en mettant en place une équipe de communication dédiée pour les réseaux sociaux (Facebook, Twitter — où notre chat dansant a un franc succès ! — Instagram) et le visuel. Enfin, nous avons pu également innover à un autre niveau : le travail de vulgarisation est passionnant, mais c’est un savoir-faire qui nécessite un apprentissage ! Nous avons donc fait appel au comédien Nicolas Hay, qui est intervenu avec brio pour les épreuves régionales de Ma thèse en 180 secondes, afin de former les bénévoles et les intervenants sur la vulgarisation et la prise de parole en public.

Quel bénéfice en retirez-vous ? Allez-vous continuer ?

Faire se rapprocher le grand public et la recherche, expliquer son travail, valoriser les sciences humaines comme les sciences dites « dures », et enfin mettre à l’honneur ce système universitaire bien malmené aujourd’hui et qui est pourtant si riche : c’est pour nous comme pour les bénévoles un travail passionnant qui nous oblige à sortir de nos labos, de nos domaines, à travailler en équipe, à nous ouvrir à d’autres disciplines et à d’autres savoir-faire. C’est un vrai plus pour nous. Nous espérons que la prochaine édition pourra avoir lieu dans les bars, au contact du public, et essaimer dans toute l’ancienne région du Poitou-Charentes !

Et après ?

Jennifer Tardiveau (à droite sur la photo): je vais continuer la recherche et le développement en entreprise, après ma thèse, riche de cette expérience.

Grace Akrong (à gauche sur la photo) : les expériences que j’ai pu vivre au cours de ces trois années de thèse ont été déterminantes pour moi : je souhaite continuer à me former dans la communication scientifique dans les années à venir.

  • La vie étudiante continue sur les réseaux sociaux !