Delphine Ackermann et Séverine Lemaître, maîtres de conférences au laboratoire HeRMA de l’université de Poitiers, se sont vues récompensées pour leurs ouvrages scientifiques d’histoire et d’archéologie antiques.

L’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres

Depuis le début du XIXe siècle et jusqu’à nos jours, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres s’attache principalement à l’étude scientifique des monuments, des documents, des langues et des cultures des civilisations de l’Antiquité, du Moyen Âge et de l’âge classique ainsi que de l’orientalisme.

Dans ce cadre, elle est appelée à une triple mission :

  • elle joue un rôle de conseil et d’expert pour les études historiques, archéologiques et philologiques ;
  • elle constitue un foyer de résonance pour les travaux menés dans ces domaines, exerçant une action de promotion pour les recherches d’érudition ;
  • elle veille enfin à la publication d’instruments de travail fondamentaux.

 

Deux ouvrages récompensés

Le prix Raymond et Yvonne Lantier

Le prix Raymond et Yvonne Lantier de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres est un prix annuel qui récompense un ouvrage issu de l’un des quatre grands domaines d’étude de l’Académie, à savoir l’orientalisme, l’Antiquité, le Moyen Âge et les Temps modernes, et « Divers ».

Delphine Ackermann, maître de conférences en histoire grecque à l’université de Poitiers, s’est vue remettre le prix Raymond et Yvonne Lantier pour son ouvrage « Une microhistoire d’Athènes. Le dème d’Aixônè dans l’Antiquité ». Ce livre est issu de sa thèse de doctorat soutenue en 2010 à l’université de Neuchâtel (Suisse), thèse en cotutelle avec l’université de Nancy 2 (aujourd’hui université de Lorraine). Il est le résultat de 5 années de recherches sur un grand nombre de documents épigraphiques (des inscriptions gravées sur la pierre), littéraires et archéologiques d’une commune du territoire de l’Athènes antique nommé Aixônè.

« Je me suis intéressée à la vie quotidienne des habitants de cette communauté : comment vivaient-ils ensemble ? D’où le titre de mon livre « Une microhistoire ». J’ai rassemblé toute la documentation disponible afin d’étudier ce microcosme, chose rarement réalisable en histoire antique faute de documents suffisants. »

Delphine Ackermann a mené à bien son étude après plusieurs séjours en Grèce sur le site même mais aussi dans les musées qui conservent les inscriptions dans leurs réserves. Elle a ainsi pu reconstituer une bonne partie de la vie des anciens habitants, à travers des chapitres consacrés à la vie religieuse, la vie politique, les activités économiques, les mouvements de population.

En plus du prix Raymond et Yvonne Lantier de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Delphine Ackermann a également reçu un autre prix de l’Association des Études Grecques, qui encourage les études en France dans le domaine de l’Antiquité grecque ; ce prix annuel est décerné à un ouvrage portant sur la Grèce antique.

 

La médaille Raoul Duseigneur

Séverine Lemaître, maître de conférences-HDR en histoire de l’art et archéologie antique à l’université de Poitiers, a pour sa part été honorée de la médaille Raoul Duseigneur, en partage avec M. Laurent Brassous, maître de conférences en histoire romaine à l’université de La Rochelle, pour leur édition de l’ouvrage « La ville antique de Baelo ». Cette médaille délivrée par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres récompense des travaux sur l’art et/ou l’archéologie dans la péninsule Ibérique.

« Le cœur de l’ouvrage récompensé correspond aux actes des journées d’études internationales organisées à l’université de Poitiers en mars 2015 en hommage à Bertrand Goffaux, enseignant-chercheur à l’université de Poitiers. Cette distinction vient couronner un travail collectif mené depuis plusieurs années sur le site de la ville hispano-romaine de Baelo Claudia, en particulier au travers d’un programme de recherches archéologiques soutenu par l’université de Poitiers, initié par notre collègue et ami Bertrand Goffaux, disparu précocement et brutalement pendant nos travaux, et auquel cet ouvrage est dédié. »

Les premières explorations archéologiques ont été menées sur le site dès le mois de mai 1917. Les travaux conduits durant un siècle ont fait du site de Baelo une des agglomérations antiques les mieux connues de la péninsule Ibérique et de l’Occident romain. Ce résultat est le fruit d’un long travail de recherche et d’un constant souci de publication et de diffusion des données collectées.

« Cet ouvrage n’aurait pas vu le jour sans la Casa de Velázquez qui a depuis toujours soutenu le développement de l’archéologie à Baelo et a permis la publication de ce dossier. De même, l’appui sans faille de la Junta de Andalucía, notamment par l’intermédiaire du Conjunto Arqueológico de Baelo Claudia et de tous les membres de cette institution doit être souligné. Enfin, les contributions des nombreux chercheurs, allemands, belges, espagnols et français et leurs institutions de rattachement ont été déterminantes quant à la qualité du livre publié et récompensé. »

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