Le Fonds ancien a été créé en 1975 afin de regrouper tous les ouvrages antérieurs à 1820, à la suite du transfert des collections de la bibliothèque du centre-ville sur le campus. Ce fonds compte aujourd’hui 7 incunables, près de 2000 imprimés du XVIe siècle, environ 30 000 livres des XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi qu’un ensemble assez important d’ouvrages du XIXe siècle. Il abrite également une centaine de manuscrits, datant pour l’essentiel des XVIIIe et XIXe siècles, et quatre fonds d’archives, le plus remarquable étant celui de la famille d’Argenson (XIIIe-XXe siècle).

Histoire des collections

Le noyau des collections de la Bibliothèque universitaire de Poitiers a été formé en 1879 par le regroupement des bibliothèques constituées par les trois facultés de l’Université depuis leur création, Droit (1806), Lettres (1846) et Sciences (1854). Ce premier ensemble se composait en majeure partie d’ouvrages de droit et de lettres et, dans une moindre part, de traités de sciences et de médecine.

Après la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, les fonds de plusieurs bibliothèques d’établissements ecclésiastiques de la région ont été confiés à l’Université de Poitiers. C’est ainsi que fut versé en 1909 le fonds du Grand Séminaire de Poitiers composé, entre autres, de la bibliothèque de la faculté de théologie créée par Mgr Pie (1815-1880), évêque de Poitiers puis cardinal, et des bibliothèques des Augustins de Montmorillon et des Mauristes de Saint-Maixent. De même, la bibliothèque de l’évêché de Luçon fut confiée à l’Université de Poitiers en 1914 : elle était formée en grande partie de la bibliothèque constituée par Mgr Baillès (1798-1873), ancien bibliothécaire de l’archevêché de Toulouse et évêque de Luçon. Par ailleurs, la bibliothèque a bénéficié en 1935 d’un don important, celui d’Auguste Dubois, bibliophile et professeur d’économie politique à l’Université de Poitiers de 1899 à 1935. Le fonds Dubois représente 6000 ouvrages et brochures relatifs à l’histoire des doctrines économiques et politiques, du XVe au XXe siècle. En 1949, la gestion du fonds de l’école de Médecine de Poitiers, qui représente un ensemble de 5000 volumes, est confiée à la Bibliothèque universitaire. La partie ancienne de cette collection vient de dons de professeurs et de praticiens et de l’apport de la bibliothèque de la Société de médecine de Poitiers.

Enfin, en 1976, la bibliothèque a reçu en dépôt de Marc-René de Voyer d’Argenson les archives d’Argenson provenant du château des Ormes, au nord de Châtellerault. Ce fonds est constitué principalement par les papiers de la branche cadette de la famille d’Argenson, issue du comte d’Argenson (1696-1764).

Un fonds encyclopédique

L’histoire de la constitution des collections de la Bibliothèque universitaire de Poitiers explique le caractère encyclopédique du Fonds ancien : on y trouve aussi bien des ouvrages de théologie et de droit que des traités de sciences, de médecine, de géographie ou d’histoire. Ce sont les lettres qui sont les moins bien représentées.

L’ouvrage le plus ancien du Fonds ancien provient du Fonds Dubois : il s’agit du De usuris d’Alessandro Ariosto, imprimé à Bologne en 1486. Parmi les 2000 ouvrages du XVIe siècle se trouvent des pièces rares telles que l’édition originale du De revolutionibus orbium caelestium de Nicolas Copernic (1543), ou encore la première édition des œuvres latines de Luther (1556-1558). Le fonds ancien abrite de nombreux ouvrages de géographie ou descriptions de voyages, comme la Géographie de Ptolémée (éditions de 1535 et de 1552) et la célèbre Description de l’Égypte, dans sa deuxième édition (1820-1830). La médecine et la botanique constituent les points forts des collections. Ainsi, la bibliothèque possède l’édition latine de 1565 du Commentaire sur Dioscoride de Pietro Andrea Mattioli (1500-1577), botaniste italien, plus connu en France sous le nom de Matthiole. Pour le XVIIIe siècle, on ne peut manquer de signaler la Myologie complète (Paris, 1746) de Joseph-Guichard Duverney, illustrée par Jacques Gautier d’Agoty, peintre et graveur. Il faut ajouter à ces traités médicaux de nombreux ouvrages d’obstétrique de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle, comme l’Abrégé de l’art des accouchements (Paris, 1777) d’Angélique-Marguerite Le Boursier du Coudray.

Les archives d’Argenson comptent 1145 cartons et 64 manuscrits représentant 100 mètres linéaires environ. Elles comprennent des dossiers, des registres (environ 280 terriers, livres de comptes, cahiers, agendas), des parchemins et des cartes, plans, affiches. Elles peuvent se répartir en trois groupes. Tout d’abord, des documents d’ordre familial, administratif et politique provenant des trois figures importantes de la famille, le comte d’Argenson (1696-1764), ministre et secrétaire d’État de la Guerre de 1743 à 1757, le marquis de Voyer (1722-1782), fils du précédent, lieutenant général, directeur des haras de 1752 à 1763 et gouverneur du château de Vincennes de 1754 à 1782 et, enfin, le fils du marquis, Marc-René-Marie de Voyer d’Argenson (1772-1842), préfet sous l’Empire, député sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, industriel et maître de forges. Le fonds contient également des papiers provenant des autres membres de la branche cadette et des familles alliées aux d’Argenson, comme ceux de Mathieu Faure, banquier et négociant à Saintes. On y trouve aussi des documents d’ordre domanial, concernant la gestion des terres qui ont appartenu à la famille d’Argenson et aux familles alliées (titres domaniaux, documents judiciaires, correspondances). Ces dossiers sont surtout riches pour le XIXe siècle, mais certains remontent au XIIIe siècle. Des manuscrits complètent la très riche documentation de ce fonds, parmi lesquels on peut citer des cours d’histoire et de droit (xixe s.).

Les six voyages / Jean-Baptiste Tavernier.- Rouen et Paris : Pierre Ribou, 1713 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, 81168)

 

Image à venir.

Description de l’Egypte / Charles-Louis-Fleury Panckoucke.- Seconde édition.- Paris : Charles-Louis-Fleury Panckoucke, 1820-1830 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien)