Mes activités en tant qu’enseignant chercheur sont nombreuses et complémentaires. Elles sont en grandes parties rythmées par les cours, viennent ensuite les activités administratives en lien avec l’enseignement et la recherche. Le temps imparti à la recherche  proprement dite se divise dans différentes activités : lire des articles, aller plus loin dans nos connaissances, les actualiser, se poser des nouvelles questions. En comportement, on passe beaucoup de temps à observer et à collecter des données. Les étapes suivantes sont les analyses des données et la communication des résultats dans des journaux et des congrès internationaux ce qui valide notre travail et sa reconnaissance.

Mon champ de recherches porte sur l’étude du comportement ou éthologie et plus spécifiquement sur les interactions entre individus chez des espèces eusociales comme les fourmis et les abeilles ainsi que chez des espèces grégaires comme les cloportes.
Les relations entre des individus, appartenant à la même espèce, peuvent être affectées par de nombreux facteurs (âge, taille, sexe, alimentation, état de santé).
Afin de comprendre l’origine des modifications comportementales, j’effectue aussi des analyses chimiques ou moléculaires complémentaires pour essayer de cerner ces mécanismes. Par exemple, chez les cloportes, certains individus sont infectés par des bactéries (Wolbachia). Les mâles génétiques porteurs de Wolbachia sont féminisés au cours de leur développement devenant ainsi des femelles fonctionnelles. Dans ce cadre, je m’intéresse plus particulièrement aux différentes conséquences des Wolbachia sur les interactions entre les individus, et surtout ses conséquences évolutives.

J’ai toujours été sensible à mon environnement, la nature, qu’il s’agisse de l’Homme ou du monde animal, après mon Baccalauréat, la Biologie m’est donc apparue comme une évidence.
Passionnée aussi par la vulgarisation scientifique, j’étais conférencière au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris durant mes études. Actuellement j’effectue des conférences avec l’Université inter-âge et j’interviens dans le cadre du programme chemin de partage soutenu par le Conseil Régional (action « plan sénior ») et des échanges avec l’Espace Mendès France.
C’est au cours de mon cursus que mes activités en tant que chercheuse ont commencé. C’était il y a bien longtemps… presque 20 ans déjà !. Certes au début j’étais une jeune stagiaire, encadrée sur les questions, mais libre sur la façon d’y répondre. Après mon doctorat à l’Université de Tours où j’ai étudié le comportement des fourmis champignonnistes, les séjours post-doctoraux se sont enchaînés en Angleterre, au Danemark puis aux Etats-unis Ils m’ont beaucoup apportés sur le plan professionnel et humain. La diversité et la plasticité de notre métier de chercheur nous offre un cadre de travail intellectuel exceptionnel et terriblement stimulant.  C’est une voie que je ne peux que recommander à des étudiants, motivés, curieux et imaginatifs.

Freddie-Jeanne RICHARD
Maître de conférences
Laboratoire Ecologie et biologie des interactions (EBI), UMR Université de Poitiers-CNRS