En 3ème année à la Faculté de droit et des sciences sociales de Poitiers, j’ai eu envie de prendre le large. L’année suivante, en 1992, en maîtrise (master 1), je suis partie étudier au Canada, à l’Université de Montréal. Ce séjour fut une révélation. Il me permit de découvrir un droit insolite, la common law, dans ma langue maternelle néanmoins. Je me suis sentie alors prête pour poursuivre l’étude de ce droit, mais cette fois, dans son pays d’origine, la Grande-Bretagne.
Je repris le large en DEA de droit public approfondi (Master 2), en partant étudier à la faculté de droit de Bristol. La découverte du travail de recherche sous forme de rédaction d’un mémoire me conquit, un travail qui portait déjà en lui mon goût pour les droits de l’homme, le droit de la common law, le droit comparé, la jurilinguistique. Comme je voulais enseigner depuis longtemps aussi, le chemin de la thèse s’ouvrait…

J’entrepris à partir de 1994 un travail doctoral sur « la liberté d’expression au Royaume-Uni face au droit international des droits de l’Homme », thèse que j’effectuais dans les Universités de Bristol et Cambridge et que je soutins à l’Université de Poitiers en 1997.
Recrutée à l’Université de Poitiers en 1998 comme Maître de conférences en droit public, j’y enseigne et y recherche toujours depuis, avec cette conviction profonde que l’enseignement ne peut aller sans la recherche, et la recherche sans l’enseignement. Mes recherches trouvent souvent en effet leur source d’inspiration dans les échanges que je peux entretenir avec les étudiants au travers des différents cours que je délivre.

Mes recherches et enseignements, en droits de l’homme, jurilinguistique, droit anglais et droit comparé, m’amènent aujourd’hui à réfléchir et à publier dans des revues juridiques ou maisons d’édition spécialisées sur les sujets suivant : sur le problème des mineurs isolés en Europe et la langue comme frontière invisible ; sur la disparition du délit d’offense faite au chef de l’Etat ; sur le phénomène de la précarité – de catégories de personnes entre autre – en Grande-Bretagne et en France ; sur le rejet de la classe politique en Europe et son discrédit, la jeunesse sacrifiée, la montée des partis populistes en Europe, le repli sur les communautarismes, les identités locales, etc…

Céline LAGEOT
Maître de conférences
Centre d’études sur la coopération juridique internationale (CECOJI) ; FRE Université de Poitiers- CNRS