L'Equipe de Recherche en Droit privé (ERDP) vous convie à la deuxième édition de son colloque des Rencontres de Thémis et Sophia sur la thématique "Nature de l'Homme, nature du droit", organisé dans le cadre de la double licence Droit & Philosophie de l’Université de Poitiers.

Colloque - Rencontres de Thémis et Sophia

Tandis que la théorie du droit s’intéresse classiquement à la nature intrinsèque de celui-ci, la philosophie du droit n’a cessé pour sa part de s’interroger sur la nature humaine au fondement du droit. Ce colloque, intitulé « Nature humaine, nature du droit » propose d’examiner les rapports entre ces deux questions : dans quelle mesure l’anthropologie (scientifique ou philosophique) détermine-t-elle ce qu’est le droit, sa théorie et sa méthodologie ? Inversement, comment la rationalité juridique conçoit-elle la nature humaine, et se conçoit-elle en conséquence ? Ces préoccupations classiques sont assurément entremêlées, si l’on veut bien reconnaître que les conceptions de l’humain, auteur et destinataire du droit, sont susceptibles d’influencer les conceptions de ce même droit. Ce sera alors au droit de porter, réciproquement, un regard sur la nature de son destinataire.

Ces questions renvoient à des oppositions fondamentales, telles que celles confrontant le jusnaturalisme et positivisme juridique, ou encore la nature et la culture ; oppositions appelant de nombreux questionnements : toute forme de droit doit-elle faire référence à une nature humaine essentialisée et intangible ? Que peut-être une conception jusnaturaliste du droit prenant en compte les acquis des sciences humaines et sociales, ainsi que les réflexions issues du réalisme et du pluralisme juridiques ? Sur quelle conception spécifique de la nature humaine les droits de l’Homme sont-ils fondés ? Autant d’objets d’analyse qui trouvent aujourd’hui des motifs empiriques renouvelés. Par exemple, la réflexion contemporaine au sujet du transhumanisme (cet ensemble de théories et de pratiques prônant l’usage des sciences et des techniques pour améliorer les capacités humaines) implique des réflexions indissociablement anthropologiques, juridiques et philosophiques : comment définir l’être humain ? Un être humain augmenté doit-il avoir des droits particuliers ? Que peut-on considérer comme un progrès pour l’humanité ? Par ailleurs, une autre préoccupation majeure de notre temps est celle de l’écologie : pour s’opposer à la dégradation des cycles naturels, faut-il miser sur un droit de la nature ?

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