Sébastien Papot, Professeur de chimie à l’université de Poitiers, et son équipe ont développé le concept de programmation moléculaire pour des applications biologiques. Une innovation que le chercheur a choisi d’appliquer au domaine de la cancérologie pour développer des chimiothérapies plus efficaces, sans effets secondaires. Afin de pouvoir un jour utiliser ces « médicaments intelligents » chez l’homme, Il décide de créer une start-up.

« Les phases précoces de développement, précliniques et cliniques, sont souvent jugées trop risquées par les « big pharma ». Elles préfèrent intervenir uniquement lorsque la nouvelle molécule a été testée chez l’homme ».

C’est ainsi que la société Seekyo a vu le jour, le 1er juin dernier, après avoir bénéficié d’un accompagnement de proximité complémentaire « remarquable » du Service Partenariat Valorisation de la Recherche (SPVR), commun entre l’université de Poitiers et CNRS, ainsi que de l’incubateur de la Technopole Grand Poitiers.

Accélérer le transfert d’innovation vers l’industrie

Pierre de Ramefort, Directeur du SPVR, se souvient que Sébastien Papot « avait une envie forte de créer une activité ; il sentait l’intérêt industriel pour cette molécule plateforme brevetée dès 2010 ».

Sébastien Papot précise que : « l’idée était de créer une entreprise pour valoriser les technologies développées au laboratoire en proposant des collaborations aux « big pharma » et, dans le même temps, faire émerger de nouveaux candidats médicaments et les développer en propre ». Outre la signature d’un contrat de licence du brevet protégeant la molécule plateforme sans lequel SEEKYO ne pourrait pas exploiter les droits de propriété intellectuelle liée à cette innovation majeure, une convention de coopération scientifique a également été conclue afin de donner un cadre juridique aux futurs développements menés en collaboration entre la start-up et le laboratoire IC2MP de l’université de Poitiers et du CNRS.

Passionné, Sébastien Papot ne souhaite pas pour autant sacrifier son métier pour devenir dirigeant d’entreprise. « J’ai d’autres projets en recherche fondamentale ». Il trouve plus pertinent de structurer l’entreprise d’après un modèle qui concilie compétences scientifiques et exigences entrepreneuriales. « Je souhaitais être le scientifique de l’entreprise et je voulais que quelqu’un s’occupe de la partie business ».

Il choisit, grâce au dispositif permettant à un chercheur d’apporter son expertise scientifique à une start-up valorisant ses propres travaux de recherche et aux dispositions spécifiques mises en place au sein de l’université de Poitiers, de consacrer jusqu’à 20 % de son temps à l’entreprise. « Ceci va être intéressant, car à côté de la recherche fondamentale du laboratoire, il y aura une recherche plus appliquée pour l’entreprise, quelque chose de nouveau ».

Seekyo, la start-up née du labo

Des associés biocompatibles

La recherche d’un profil complémentaire à celui de Sébastien Papot a été le premier besoin exprimé par Seekyo à Matthieu Gabard, de la Technopole Grand Poitiers. « Nous avons fait jouer notre réseau pour trouver un dirigeant capable de répondre aux nombreuses exigences du poste ». Oury Chetboun, était cet associé « biocompatible » dont la façon de travailler et de penser s’inscrit en complémentarité et en bonne intelligence avec Sébastien Papot. Un de ses projets professionnels était de créer une start-up dans le domaine de la biotech. Le projet de Seekyo l’a intéressé à plusieurs titres : « le potentiel thérapeutique sur un marché porteur, l’approche sur une plateforme susceptible de s’adapter à plusieurs projets et le fait que le projet se soit déjà frotté à l’industrie ». S’est ajouté le soutien de l’incubateur qui a apporté une réassurance au projet ainsi que les financements, notamment de la Région et de BPI France. Matthieu Gabard confirme l’intérêt de cette association : « Oury donne confiance à des investisseurs et Sébastien une énorme confiance dans sa technologie ».

La dynamique semble enclenchée avec de nombreux contacts auprès d’industriels « qui pourraient déboucher sur des contrats dès cette année » confie Sébastien Papot, et mettre le site de Poitiers en lumière.

Plus d’infos : http://www.seekyo-therapeutics.com/

 


  • La vie étudiante continue sur les réseaux sociaux !