L’adage « grand chirurgien, grande incision » est aujourd’hui révolu. La chirurgie qui nécessitait d’ouvrir largement une partie du corps pour bien voir ce que l’on faisait et ne pas hésiter à s’agrandir si nécessaire est caduque. Actuellement c’est tout faire en ouvrant le moins possible, si possible pas du tout et en tout cas en laissant le moins de trace possible qui doit être privilégié. C’est la chirurgie qualifiée de Mini-invasive.

Cette révolution a été permise grâce à la qualité et à la précision des explorations préopératoires et du matériel chirurgical et informatique de plus en plus perfectionné mis à la disposition des chirurgiens. L’ingénierie de plus en plus sophistiquée s’introduit dans les blocs opératoires et permet même de franchir les océans avec pour mémoire l’opération « Lindbergh » réalisée entre New York et Strasbourg (le chirurgien était à New York et la patiente à Strasbourg).

Si cette technologie a franchi le seuil du bloc opératoire c’est pour de nombreuses raisons en lien avec l’amélioration de la qualité des soins dispensés aux patients, pour ne citer que les plus classiques :

  • Diminution de « l’agression » chirurgicale sur le corps du patient, d’où une moindre douleur en postopératoire.
  • Diminution de la durée d’hospitalisation.
  • Diminution de la durée d’arrêt de travail et reprise plus rapide des activités.

Et puis, dans certains domaines le chirurgien n’est plus le maître et le cardiologue ou le radiologue dit interventionnel peuvent faire les mêmes gestes que lui et souvent dans des conditions moins traumatisantes.

C’est cette mutation que les chirurgiens de la fin du XXe siècle ont dû intégrer et assimiler pour la transmettre et l’enseigner aux futurs praticiens du XXIe. C’est tout le challenge de la formation des jeunes chirurgiens qui se profile avec le développement de l’enseignement par simulation copié sur celui des pilotes de ligne.

Par Jean-Pierre Faure, professeur universitaire – praticien hospitalier, chirurgie générale, digestive et chirurgie de l’obésité – CHU de Poitiers et laboratoire ABS Lab (Laboratoire d’Anatomie, Biomécanique et Simulation) de l’université de Poitiers.

 

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