L’université de Poitiers et son laboratoire CESCM sont depuis 50 années réputés internationalement pour leurs travaux menés en épigraphie médiévale. Le succès de Estelle Ingrand-Varenne, ingénieure de recherche lauréate d’une bourse Starting Grant du programme ERC (European Research Council) donne une impulsion à ces recherches.

Une compétition très sélective

L’objectif des bourses Starting Grant est de permettre à des jeunes scientifiques de constituer leur équipe de recherche autour d’un thème original. Elles soutiennent les projets scientifiques sur des sujets innovants, ambitieux et comportant des risques. Cette année, c’est plus de 3200 dossiers qui ont été déposés. Estelle Ingrand-Varenne, ingénieure de recherche CNRS au Centre d’études supérieures de civilisation médiévale (CESCM) de l’université de Poitiers, fait partie des 436 lauréats.

Portrait d’une chercheuse

Spécialiste des textes gravés dans la pierre, le bois, le métal, autrement dit d’épigraphie médiévale, et responsable de la rédaction du Corpus des inscriptions de la France médiévale et de son volet numérique TITULUS Estelle Ingrand Varenne est détachée dans le corps des chargés de recherche au Centre de recherche français à Jérusalem (CRFJ) depuis le 1er janvier 2020.

Après avoir étudié pour sa thèse de doctorat le passage du latin au français dans les inscriptions, les recherches d’Estelle Ingrand-Varenne se tournent désormais vers l’Outremer. Elle se lance alors dans un projet collectif européen de plus grande ampleur d’ « épigraphie connectée », sur les inscriptions en caractère latin de la Méditerranée orientale du VIIe au XVIe siècle, en articulation et en interaction avec les autres écritures environnantes en grec, en arabe, en syriaque, en arménien : ERC Starting grant GRAPH-EAST : Latin as an Alien Script in the Medieval « Latin East » (2021-2026).

Un projet ambitieux

« Nous avons répertorié 1800 inscriptions, il y a un vrai potentiel à exploiter et nous pouvons aller jusqu’à 2500 inscriptions et graffitis » explique Estelle Ingrand-Varenne. L’objectif est de savoir quel paysage graphique la Méditerranée orientale avait au Moyen Âge pour les pélerins, les marchands, les croisés. Le projet se déroulera en deux temps :

  1. Une étude de terrain sur 3 ans pour répertorier, transcrire, traduire les inscriptions dans 10 pays, de la Grèce à l’Égypte, en passant par la Turquie, le Liban, Israël, Chypre etc.
  2. Un temps de restitution avec des colloques et des workshops avec tous les experts, ainsi qu’une valorisation du projet avec la création d’une exposition virtuelle au Musée de Cluny.

L’ensemble de ces nouvelles sources épigraphiques seront publiées en Open Access ainsi que les actes des colloques afin d’être accessibles à tous.

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