Améliorer la qualité des sols et des cultures, favoriser la biodiversité ou encore s’adapter aux aléas climatiques, les avantages de la culture associée sont nombreux. Les agriculteurs du Châtelleraudais l’expérimentent avec des chercheurs de l’université. Mené par le Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural (CIVAM) avec la participation de chercheurs du laboratoire Ecologie et Biologie des Interactions (EBI) (UMR 7267 CNRS) université de Poitiers, le projet APACh (Associations de Plantes en Agro-écologie dans le Châtelleraudais) a visé à démontrer les intérêts des cultures associées.

Un projet récompensé

Engagés dans la recherche appliquée en milieu agricole pour une agriculture durable, les chercheurs du laboratoire EBI ont travaillé en collaboration avec huit agriculteurs du Pays Châtelleraudais pendant trois ans (2014-2017). Le but de l’étude était d’évaluer l’intérêt économique et l’impact sur la biodiversité de leur pratique d’associations de culture.

Les membres d’EBI impliqués étaient Catherine SOUTY-GROSSET (CR CNRS) et Julia CLAUSE (MCU) de l’équipe Ecologie Evolution Symbiose (EES) en ce qui concerne l’étude de la biodiversité du sol, et Nathalie POURTAU (MCU) et Laurence MAUROUSSET (MCU) de l’équipe Sucres, Echanges Végétaux, Environnement (SEVE), en ce qui concerne les analyses biochimiques et la physiologie des plants de blé et féverole.

Le projet a été récompensé en Juin du prix de la démarche collective du Trophée Régional de l’Agro-écologie (DRAAF Nouvelle-Aquitaine) puis du grand prix de la démarche collective du Trophée National de l’Agro-écologie du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, le 2 Juillet dernier.

Agriculteurs et chercheurs pour une agriculture plus durable

Remise du Grand Prix de la démarche collective du Trophée National de l’Agro-écologie au ministère de l’Agriculture, le 2 juillet 2019. De gauche à droite : Jean-Baptiste SIRIEIX (CIVAM Nouvelle-Aquitaine), Catherine BLET-CHARAUDEAU (DRAAF Nouvelle-Aquitaine), Charlène MIGNOT (animatrice CIVAM), François MICHAUD (CIVAM Châtellerault), Julia CLAUSE (UMR EBI 7267 université Poitiers), Vincent DULONG (CIVAM France).

Les bienfaits des associations de cultures

L’association de cultures consiste en la culture de plantes d’espèces ou de variétés différentes sur une même surface pendant une même période afin d’optimiser leur utilisation des ressources du système (nutriments, lumière) et leurs complémentarités. Ainsi, les légumineuses apportent de l’azote au sol et d’autres espèces comme le sarrasin peuvent limiter le développement de certaines adventices (« mauvaises » herbes). Cette diversification des systèmes permet de limiter les risques en cas d’aléas climatiques ou encore de limiter la dispersion des maladies, « bloquées » par des plantes non-cibles, tout en favorisant une biodiversité « utile ». Ainsi, une plus grande abondance et diversité de lombrics favorise potentiellement l’aération et l’infiltration de l’eau dans le sol et le recyclage des nutriments. In fine, cette technique présente un intérêt économique grâce à une stabilité des rendements et une complémentarité des revenus en cas d’aléas.

Un film illustrant le projet APACh a été réalisé par l’association des amis de l’Institut Francophone de Formation au Cinéma Animalier de Ménigoute.

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